Diagnostic et ablation chirurgicale d’une masse néoplasique intracoelomique d'origine indéterminée chez une tortue grecque d'Asie Mineure
Mots-clés :
Reptile, Tortue grecque, Testudo graeca ibera, plastrotomie, néoplasieRésumé
Un mâle Testudo graeca ibera de 21 ans a été présenté en consultation pour une diarrhée évoluant depuis 4 mois, ainsi qu’une anorexie et une léthargie de 2 mois. L’examen clinique a révélé une masse ferme au niveau médio-coelomique, située dans la fosse préfémorale droite. La biochimie sanguine a indiqué une hypocalcémie et une légère augmentation de l'aspartate aminotransférase. Un traitement de soutien a été mis en place, incluant un réchauffement, des bains et des injections de calcium. L’échographie de la cavité coelomique a révélé une masse hautement vascularisée de 6 cm de diamètre, présentant une échogénicité semblable à celle du foie. Une néoplasie a été suspectée et une endoscopie a permis d’observer une masse brune bien circonscrite aux bords lisses. Les micro-biopsies soumises aux analyses bactériologiques et mycologiques étaient négatives, tandis que l’histopathologie indiquait une néoplasie maligne d’origine indéterminée.
L’ablation chirurgicale de la masse a été évaluée par tomodensitométrie (CT scan) et réalisée par plastrotomie ; cependant, le patient est décédé un jour après l’intervention. La masse était située dans la partie dorsale droite de la cavité coelomique, au niveau anatomique du testicule droit. L’examen histopathologique a révélé des cellules néoplasiques organisées en amas, séparées par des septa fibreux. L’immunohistochimie a montré une positivité modérée pour S100 et NSE, et une absence de marquage pour la pan-cytokératine, la vimentine, le CD3, le CD79a, la chromogranine A et la synaptophysine. Les caractéristiques histologiques et anatomiques suggèrent une origine testiculaire ou neuroendocrinienne (ex. : glande surrénale). En raison du profil immunohistochimique non concluant et de la faible différenciation des cellules néoplasiques, un diagnostic final de tumeur maligne intracoelomique d’origine indéterminée a été retenu. Ce cas illustre les difficultés rencontrées dans l’établissement d’un diagnostic définitif des maladies néoplasiques en médecine des reptiles.