Réhabilitation de serpents marins
Résumé
Les serpents marins sont des serpents venimeux appartenant à la famille des Élapidés, confinés aux eaux chaudes de l’océan Indien et du Pacifique. Leur cycle de vie entièrement aquatique, leur nature venimeuse ainsi que les connaissances écologiques limitées à leur sujet constituent autant de défis pour leur traitement, leur réhabilitation, et leur réintroduction réussie dans le milieu naturel.
Les auteurs rapportent la réhabilitation de trente individus sur une période de trois ans. Ces animaux avaient été retrouvés échoués le long de la côte Est de l’Australie, dans un rayon de 200 km autour de Sydney. Les deux principales espèces concernées étaient Hydrophis platurus et Hydrophis elegans. Les motifs les plus fréquents de prise en charge comprenaient : septicémie, épibiotes (organismes fixés sur le corps), déshydratation, stomatite, abcès de la gaine linguale, lésions cutanées, traumatismes, gestation avancée ou post-partum, ainsi que granulomes à microsporidies.
Au début de l’hospitalisation, les animaux nécessitent des soins intensifs, notamment la correction de l’équilibre hydro-électrolytique et le traitement de la septicémie, avec la réalisation de diagnostics limités au strict nécessaire. La stabilisation de l’animal avant toute anesthésie ou intervention chirurgicale est primordiale, car, comme chez l’humain ou les petits animaux, les taux de mortalité anesthésique sont plus élevés chez les patients affaiblis.
La réhabilitation repose sur la restauration de l’hydratation, l’encouragement à l’alimentation spontanée, ainsi que la mise à disposition d’un bassin de réhabilitation enrichi sur le plan environnemental. Celui-ci permet non seulement le rétablissement de l’animal, mais le prépare également à un retour progressif dans le milieu naturel. La planification de la remise en liberté doit tenir compte des températures océaniques, des courants marins, des vents et des conditions météorologiques défavorables.
En s’appuyant sur les protocoles développés et l’expérience acquise, les auteurs souhaitent contribuer à l’amélioration des connaissances vétérinaires et du bien-être de ces animaux aussi uniques que méconnus.
