Traitement d’une plaie infectée sur un Milan suite à une morsure d’un renard
Mots-clés :
Milvus migrans, Plaies infectées, TraumaRésumé
Un milan noir femelle de 7 ans a été présenté en état de choc après une attaque de renard. Une prise en charge en urgence et une stabilisation ont été réalisées en priorité. Un examen clinique approfondi a révélé la présence de sang séché dans la narine et l’oreille gauche, un torticolis, une ataxie, une plaie profonde non hémorragique sur le dos et une plaie punctiforme thoracique. Les contraintes financières du propriétaire ont limité les investigations à un frottis sanguin (leucogramme) et une radiographie. Le leucogramme montrait une hétérophilie avec des altérations toxiques marquées. Une antibiothérapie systémique multimodale et un traitement topique ont été initiés, associés à un soutien thérapeutique. Des complications sont survenues, notamment une infection des tissus profonds, un emphysème sous-cutané, une nécrose musculaire et cutanée. L’analyse bactériologique d’un échantillon du tissu sous-cutané altéré a permis d’identifier Paeniclostridium sordellii, résistant à la majorité des antibiotiques utilisés. Le traitement a alors été modifié : application topique quotidienne, débridement chirurgical hebdomadaire et poursuite du traitement de soutien. Un mois après l’admission, les tissus mous étaient cicatrisés sans signe de nécrose et la peau était complètement refermée. D’autres complications comme une déhiscence de plaie, une anorexie et des fientes verdatres ont été résolues. Une réhabilitation progressive a été engagée. Deux mois après l’admission, l’oiseau était capable de se percher et de réaliser de courts vols. Cette présentation met en lumière une approche thérapeutique économiquement viable des morsures de prédateurs chez les oiseaux, en insistant sur la gestion des complications associées.